Le Voltigeur de Budapest.
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Le Voltigeur de Budapest.
Lorsqu’on sort du splendide opéra de Budapest par les portes donnant au sud-est de la ville, on trouve, en prenant la route du nord-est en direction de l’Oktogon, un magnifique sentier de promenade urbaine, l’avenue Andrassy, vivement animée, bordée d’arbres, où l’on divague aisément à lorgner la maison de l’Horreur, les jardins du Palais, ou bien tout simplement les courbes des passantes.
Du sud-ouest au nord-est, quatre fascinants kilomètres de jardin et de bâtiments intimement mélangés cèdent leurs plaisirs à l’imposante Place des Héros. L’anarchie joyeuse des gens affairés se couple aux flâneries des poètes égarés en manque de lyrisme, sur un sol d’un blanc vif au soleil orné de compositions géométriques intéressantes.
Les Héros remis à leur Place, l’on peut alors continuer son chemin plus loin vers le Nord-Est. Toutefois, hormis pour se détendre dans les thermes du Szechenyi, le promeneur avisé retournera vite sur ses pas. En effet, le château de Vajdahunyad, à droite après avoir traversé la Place, offre un chemin autant qu’un paysage magnifique, où, en plus d’attarder notre vue sur le massif château, la statue d’Anonymus ainsi que le lac voisin bordent le sentier. On trouve enfin, après avoir dépassé le château et pénétré la forêt, un sinueux dédale de fortune menant au parc Városliget, havre de paix et des réflexions, où s’affrontent régulièrement, sur des tables sur mesure, des passionnés des jeux d’échec.
Du sud-ouest au nord-est, quatre fascinants kilomètres de jardin et de bâtiments intimement mélangés cèdent leurs plaisirs à l’imposante Place des Héros. L’anarchie joyeuse des gens affairés se couple aux flâneries des poètes égarés en manque de lyrisme, sur un sol d’un blanc vif au soleil orné de compositions géométriques intéressantes.
Les Héros remis à leur Place, l’on peut alors continuer son chemin plus loin vers le Nord-Est. Toutefois, hormis pour se détendre dans les thermes du Szechenyi, le promeneur avisé retournera vite sur ses pas. En effet, le château de Vajdahunyad, à droite après avoir traversé la Place, offre un chemin autant qu’un paysage magnifique, où, en plus d’attarder notre vue sur le massif château, la statue d’Anonymus ainsi que le lac voisin bordent le sentier. On trouve enfin, après avoir dépassé le château et pénétré la forêt, un sinueux dédale de fortune menant au parc Városliget, havre de paix et des réflexions, où s’affrontent régulièrement, sur des tables sur mesure, des passionnés des jeux d’échec.
(Veuillez ne pas commenter trop tôt ce texte: en cours d'édition.
Ce texte rentre dans le cadre du concours N°3)
Chapitre I
Je ne vais pas répliquer. S’il croit prendre ma reine avec son fou, il est mat. Mais je vais faire semblant de n’avoir rien vu, pour qu’il ne se doute de rien. Mon cavalier percera sa défense, et je m’écrierai en toute ingénuité: “Oh, ben ça alors, quel cul !”
Je n’aime pas perdre. Je n’aime pas gagner non plus. Ce que j’aime, c’est un regard. Des caresses perverses d’yeux experts, effleurant l’échiquier, découvrant les flux du marbre. Des iris dilatés, apeurés, en proie à la panique de l’échec. J’aime ça. Te regarder, toi, par exemple, avec tes mèches qui n’arrivent pas à cacher ton inquiétude, et ton petit pendentif de Roi tintant au rythme de ta respiration. Je sens que tu es déçu. Tu manques de confiance, mais pire encore, tu me sous-estimes. Ne touches pas à ton fou, sauve ton jeu. Hé ! Ne crispe pas tes doigts comme ça sur la pièce, tu te trahis.
“C’est à toi de jouer”.
Les syllabes se détachaient de mes lèvres avec une pesanteur démoniaque, inconsciemment: c'est plus fort que moi.
"Je sais, laisse moi tranquille."
Trop tard. Le sourire carnassier se dessine sur son visage tandis qu'il retire solennellement ma Reine de l'échiquier, pour y placer son fou. Imbécile ! J'ai compris. J'aurais aimé me divertir plus longtemps, mais tu me regardes de haut, et je veux effacer ce sourire qui ride tes joues boutonneuses. Meurs, pauvre type psychorigide et haïssable. Je vais te déchiqueter.
"Cavalier en C5. Mat en deux coups. Tu peux ranger les pièces."
Divin. Je me trompe, ou tu m'as jeté un regard noir ? Je me moque. Le noir, c'est mon élément. Et puis, après ton air hébété... c'est un délice. Non, ne cherche pas. Tu oses contester ? Arrête, ton Roi est mort. J'ai pris ton regard, j'ai joué avec, comme on jouerait d'un pantin. Je t'ai fait peur, je t'ai agacé, je t'ai surpris, je t'ai pulvérisé. Dégage, morveux.
Inutile de foudroyer mon Cavalier du regard, il a fait ce qu'il avait à faire. Ne t'en prends qu'à toi-même, et va rejoindre les terrassés. Secouer tes mèches ne changera rien, mais si tu veux, l'Avenue Andrassy regorge de coiffeurs, on te trouvera une place entre deux artistes.
"Hop, hop, hop. Ce n'est pas maintenant qu'il faut toucher à mon Roi. Donne-le moi."
Mèche Folle me rendit ma pièce chérie, humilié une bonne fois pour toute.
Ce n'était pas une simple pièce. Je tenais entre les mains une fine sculpture d'un vieil homme assis sur un trône d'obsidienne, dans lequel le Roi, à force de s'ennuyer, était taillé lui aussi, un sceptre à la main gauche. Les reflets chatoyants de la pierre miroitaient dans la barbe de celui-ci. Quand avais-je reçu ce Roi, invulnérable entre mes mains ? Sans même y prendre garde, je m'égarais dans le parc, avant de m'adosser contre un arbre, et de jouer avec celui-ci aux creux de mes doigts. J'entendais le galop de chevaux en furie, les rocs des tours broyés, les bouffons empalés par les destriers sans pitié, tout cela sous l'ordre implacable de ce souverain de pierre.
Je le vis soudain.
Fièrement, j'arborais ma pièce au ciel muet, quand mon regard se porta aux tables que je venais de quitter. Mon Roi m'attendait, à ma table. Mon Roi ! Un vieillard, qui lui ressemblait, trait pour trait. Je fixais l'un et l'autre, la pièce, l'homme, la chair et la pierre. Que se passait-il ? Qui était cet homme ? L'aura qu'il dégageait coulaient dans mes veines, et mon sang ne fit qu'un tour.
Hé bien, vieillard ? L'excitation me gagnait. Je suis complètement Fou. Mais je vais le mettre mat. Aussi, je danse sur les carreaux, me déplaçant tant bien que mal sur cet échiquier grandeur nature. J'observe alors les alentours, m'assurant qu'aucun danger ne me menace.
Je m'arrête alors. C'est à toi de jouer. À dix mètres de moi, il se mit à rire, en me regardant intensément. Serait-ce un défi ? Il ne bouge pas. À quel jeu joue t-il ? Peut-être veut-il me défier sur une table. J'accélère alors mon pas, quand je perds l'équilibre, renversé.
NON ! Pas un piège. Impossible. Je ne me rélève pas, mais adresse un regard désespéré à l'endroit où allait se tenir ma victoire. Trop tard. Le Roi était parti se réfugier ailleurs, offrant mon Fou en pâture à sa Reine.
"Désolée, vraiment, je suis confuse ! Vous ne vous êtes pas fait mal, jeune homme ?"
Et quelle Reine. À quand son baiser ?
Je n’aime pas perdre. Je n’aime pas gagner non plus. Ce que j’aime, c’est un regard. Des caresses perverses d’yeux experts, effleurant l’échiquier, découvrant les flux du marbre. Des iris dilatés, apeurés, en proie à la panique de l’échec. J’aime ça. Te regarder, toi, par exemple, avec tes mèches qui n’arrivent pas à cacher ton inquiétude, et ton petit pendentif de Roi tintant au rythme de ta respiration. Je sens que tu es déçu. Tu manques de confiance, mais pire encore, tu me sous-estimes. Ne touches pas à ton fou, sauve ton jeu. Hé ! Ne crispe pas tes doigts comme ça sur la pièce, tu te trahis.
“C’est à toi de jouer”.
Les syllabes se détachaient de mes lèvres avec une pesanteur démoniaque, inconsciemment: c'est plus fort que moi.
"Je sais, laisse moi tranquille."
Trop tard. Le sourire carnassier se dessine sur son visage tandis qu'il retire solennellement ma Reine de l'échiquier, pour y placer son fou. Imbécile ! J'ai compris. J'aurais aimé me divertir plus longtemps, mais tu me regardes de haut, et je veux effacer ce sourire qui ride tes joues boutonneuses. Meurs, pauvre type psychorigide et haïssable. Je vais te déchiqueter.
"Cavalier en C5. Mat en deux coups. Tu peux ranger les pièces."
Divin. Je me trompe, ou tu m'as jeté un regard noir ? Je me moque. Le noir, c'est mon élément. Et puis, après ton air hébété... c'est un délice. Non, ne cherche pas. Tu oses contester ? Arrête, ton Roi est mort. J'ai pris ton regard, j'ai joué avec, comme on jouerait d'un pantin. Je t'ai fait peur, je t'ai agacé, je t'ai surpris, je t'ai pulvérisé. Dégage, morveux.
Inutile de foudroyer mon Cavalier du regard, il a fait ce qu'il avait à faire. Ne t'en prends qu'à toi-même, et va rejoindre les terrassés. Secouer tes mèches ne changera rien, mais si tu veux, l'Avenue Andrassy regorge de coiffeurs, on te trouvera une place entre deux artistes.
"Hop, hop, hop. Ce n'est pas maintenant qu'il faut toucher à mon Roi. Donne-le moi."
Mèche Folle me rendit ma pièce chérie, humilié une bonne fois pour toute.
Ce n'était pas une simple pièce. Je tenais entre les mains une fine sculpture d'un vieil homme assis sur un trône d'obsidienne, dans lequel le Roi, à force de s'ennuyer, était taillé lui aussi, un sceptre à la main gauche. Les reflets chatoyants de la pierre miroitaient dans la barbe de celui-ci. Quand avais-je reçu ce Roi, invulnérable entre mes mains ? Sans même y prendre garde, je m'égarais dans le parc, avant de m'adosser contre un arbre, et de jouer avec celui-ci aux creux de mes doigts. J'entendais le galop de chevaux en furie, les rocs des tours broyés, les bouffons empalés par les destriers sans pitié, tout cela sous l'ordre implacable de ce souverain de pierre.
Je le vis soudain.
Fièrement, j'arborais ma pièce au ciel muet, quand mon regard se porta aux tables que je venais de quitter. Mon Roi m'attendait, à ma table. Mon Roi ! Un vieillard, qui lui ressemblait, trait pour trait. Je fixais l'un et l'autre, la pièce, l'homme, la chair et la pierre. Que se passait-il ? Qui était cet homme ? L'aura qu'il dégageait coulaient dans mes veines, et mon sang ne fit qu'un tour.
Hé bien, vieillard ? L'excitation me gagnait. Je suis complètement Fou. Mais je vais le mettre mat. Aussi, je danse sur les carreaux, me déplaçant tant bien que mal sur cet échiquier grandeur nature. J'observe alors les alentours, m'assurant qu'aucun danger ne me menace.
Je m'arrête alors. C'est à toi de jouer. À dix mètres de moi, il se mit à rire, en me regardant intensément. Serait-ce un défi ? Il ne bouge pas. À quel jeu joue t-il ? Peut-être veut-il me défier sur une table. J'accélère alors mon pas, quand je perds l'équilibre, renversé.
NON ! Pas un piège. Impossible. Je ne me rélève pas, mais adresse un regard désespéré à l'endroit où allait se tenir ma victoire. Trop tard. Le Roi était parti se réfugier ailleurs, offrant mon Fou en pâture à sa Reine.
"Désolée, vraiment, je suis confuse ! Vous ne vous êtes pas fait mal, jeune homme ?"
Et quelle Reine. À quand son baiser ?
Dernière édition par Shyguy le Jeu 19 Mar - 0:01, édité 1 fois
Shyguy- Amuseur
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Date d'inscription : 14/12/2008
Re: Le Voltigeur de Budapest.
J'aime beaucoup ! C'est bien écrit, je ne trouve rien à redire, sauf peut être la présentation un peu longue, mais pas vraiment dérangeante. On s'imagine vaguement le type du personnage et le peu de son caractère, on l'aime déjà. Fais vite la suite !
PS : Désolé j'ai commenté !
Re: Le Voltigeur de Budapest.
UP mercredi 18 mars
Shyguy- Amuseur
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Date d'inscription : 14/12/2008
Re: Le Voltigeur de Budapest.
C'est assez confus, un jeu d'échec en taille réelle. Je préférais la premiere partie, même si dans la seconde il y a un bon retournement de situation pour ton personnage. L'idée est bonne, mais confusement rédigée. J'avais vraiment envie de connaître la suite à ta premiere partie, et puis la confusion a un peu remi mon envie en place. Mais la fin est pas mal et redonne envie de connaître la suite. Qui est cette reine ?? Voilà !
Bisous
Bisous
Re: Le Voltigeur de Budapest.
Je comprends que tu sois désorientée, mais relis la consigne du concours:
Il faut également que mon personnage vire à la folie. Mais merci, je ne me rendais pas assez compte de la maladresse de ma suite. Je le sentais déjà un petit peu, mais... mais mais mais ^^.Votre personnage est un jeune joueur d'échec, mais sa folie du jeu va le conduire à la paranoïa. Et voilà qu'avant chaque action de la vie courante : il se met à calculer chaque coup et possibilité !
Shyguy- Amuseur
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Re: Le Voltigeur de Budapest.
Oui en effet ! Je n'avais pas vu que c'était la consigne, l'idée n'est donc pas de toi !^^ Non ta suite n'est pas d'une vraie maladresse seulement un peut confuse, mais on comprend quand on reli. Mais relire n'est pas vraiment ce que l'on attend. Mais moi ce que j'attend c'est la suite ! Si elle vient !
Elle viendra ?
Elle viendra ?
Re: Le Voltigeur de Budapest.
Il est demandé de ne pas trop commenter ce texte, mais l'envie de pianoter sur mon clavier pour écrire quelques mots me brûle les doigts x)
Juste pour dire que tu écris vraiment bien, et qu'avec ces quelques paragraphes on peut déjà cerner le caractère de ton personnage.
Les descriptions sont vraiment agréables à lire, bravo =)
J'ai été cependant un peu confuse quand le héros sombre dans un brin de folie et s'imagine dans un échéquier. J'ai cru pendant un moment qu'il avait été "aspiré" dans une sorte de monde magique, un peu comme Alice au pays des merveilles. Je n'avais pas immédiatement compris que c'était son immagination qui s'était enclenché...
J'aurai adoré lire la suite, tu sais comment captiver le lecteur ^^
Juste pour dire que tu écris vraiment bien, et qu'avec ces quelques paragraphes on peut déjà cerner le caractère de ton personnage.
Les descriptions sont vraiment agréables à lire, bravo =)
J'ai été cependant un peu confuse quand le héros sombre dans un brin de folie et s'imagine dans un échéquier. J'ai cru pendant un moment qu'il avait été "aspiré" dans une sorte de monde magique, un peu comme Alice au pays des merveilles. Je n'avais pas immédiatement compris que c'était son immagination qui s'était enclenché...
J'aurai adoré lire la suite, tu sais comment captiver le lecteur ^^
jeyn- Nombre de messages : 10
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Date d'inscription : 18/03/2009
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